Le paon

Tapisserie tissée par l’atelier Baudonnet.
Avec son bolduc.
1959.

Lurçat sollicite Saint-Saëns, d’abord fresquiste, dès 1940. Et, pendant la guerre, celui-ci produit ses premiers chefs d’oeuvre allégoriques, tapisseries d’indignation, de combat, de résistance : “les Vierges folles”, “Thésée et le Minotaure”. A l’issue de la guerre, tout naturellement, il rejoint Lurçat dont il partage les convictions (sur le carton numéroté et les tons comptés, sur l’écriture spécifique que requiert la tapisserie,…) au sein de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie). Son univers, où la figure humaine, étirée, allongée, tient une place considérable (comparée notamment à la place qu’elle occupe chez ses confrères Lurçat, ou Picart le Doux), tourne autour de thèmes traditionnels : la femme, la Commedia dell’arte, les mythes grecs,…, sublimés par l’éclat des coloris et la simplification de la mise en page. Il évoluera ensuite, dans les années 60 vers des cartons plus lyriques, presque abstraits, où dominent éléments et forces cosmiques.

Le bestiaire de Saint-Saëns reste moins fourni que celui de ses pairs, Lurçat, Perrot, ou dom Robert, principal illustrateur du paon. Ici, le traitement, comme hors sol, d’un motif similaire (bien que ressemblant plus à un coq qu’à un paon), témoigne de la variété de solutions des peintres-cartonniers de l’époque.

Bibliographie :
Cat. Expo. Saint-Saëns, galerie La Demeure, 1970
Cat. Expo. Saint-Saëns, oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1987
Cat. Expo. Marc Saint-Saëns, tapisseries, 1935-1979, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1997-1998