Toutes les tapisseries

  • La flamme

    Tapisserie de Portalegre tissée par l’atelier Fino. Avec son bolduc signé de l’artiste, n°2/6. Circa 1965.
    Matégot, d’abord décorateur, puis créateur d’objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959), rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d’abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales (“Rouen”, 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI…) et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d’autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l’abstraction, lyrique d’abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés… Carton abstrait caractéristique de l’artiste au milieu des années 60 : l’évocation de la flamme, stylisée en un agressif violet, renvoie à l’intérêt de Matégot pour l’industrie, la technique, mais aussi aux jeux de transparences tissées dont il s’est fait le chantre. Bibliographie : Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991
  • Papillons

    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton frères. Avec un bolduc. Circa 1960.
    L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes,zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachant sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le “Chant du Monde” ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers), inachevé à sa mort. Son voyage au Brésil en 1954 sera une source d’inspiration déterminante pour Lurçat : la flore et la faune (notamment les papillons, thème fréquent) amazonienne apparaissent alors de façon récurrente : “Ce qui m’intéresse dans le papillon, …, c’est l’invention extraordinaire que constituent l’entrelacs des formes, le pétillement des coloris, ce côté gratuit de la coloration…” (Claude faux, Lurçat à haute voix, 1962, p.151). Les papillons sur fond jaune reviennent dans plusieurs cartons : “Paon de nuit”, “Copacabana”, “Papillons Marcenac”,…
    Bibliographie : Cat. Expo. Jean Lurçat, Tapisseries nouvelles, Maison de la pensée Française, 1956 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Jean Lurçat, le chant du Monde, Angers, 2007
  • La lyre

    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Circa 1960.
    Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot “la Marseillaise”. Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi, mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,…. Le motif de la lyre, comme celui de la harpe d’ailleurs, est un des leitmotiv de l’artiste. Motif apollinien, la lyre apparaît régulièrement avec le soleil (cf. par exemple “Soleil-lyre”, Bruzeau n°82), mais aussi comme symbole du temps (à l’image des balanciers de pendule du XVIIIe siècle, un des cartons de l’artiste à motif de lyre s’appelle d’ailleurs “le balancier “: vente Lille, 17.6.01 n°464) : “les Phases du temps” (cf. Armelle Bouchet Mazas, le paquebot France, Editions Norma, 2006, p.72) qui ornent le fumoir de 1ère classe du France. Etrangement, notre carton n’apparaît pas dans le livre de Bruzeau : peut-être s’agit-il d’une commande particulière en lien avec un organisme scientifique ou industriel, étant donnée la forme qui figure en travers de la lyre. Bibliographie : Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972 Armelle Bouchet Mazas, le paquebot France, Editions Norma, 2006
  • Saint François parlant aux animaux

    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Perathon. 1938.
    Jean Bazaine, comme nombre de ses contemporains, a toujours poursuivi une intense activité liée à l’art mural, dans des travaux à destination monumentale. S’il est surtout connu comme concepteur de vitraux ou de mosaïques, il a également réalisé des cartons de tapisserie, et ce, dès la fin des années 30. Ces réalisations rentrent dans le cadre d’un renouveau de l’art sacré dont Bazaine, surtout après la guerre, sera l’un des principaux protagonistes. Jean Bazaine dirige avec l’abbé Morel (qui sera un des grands acteurs de l’introduction de l’abstraction dans les églises), de 1936 à 1937, un atelier de peinture, d’où, sans doute, des préoccupations déjà avancées dans le domaine de l’art sacré. Notre carton, figuratif (Bazaine abandonne la figuration pendant la guerre), à l’iconographie traditionnelle, est donc un témoignage, modeste, des premiers pas de l’artiste à la fois dans l’art mural et dans l’art sacré.
  • Concert champêtre

    Tapisserie d’Aubusson tissée dans l’atelier Picaud, pour la galerie Verrière de Lyon. Avec son bolduc signé de l’artiste; n°1/4. Circa 1970.
    “On comprendra maintenant qu’après avoir fondé une peinture sur l’amour de la tapisserie, il était pour moi relativement facile, et bien tentant, de bâtir une tapisserie qui soit fidèle à ma peinture” dira l’artiste dans le catalogue d’exposition de la Galerie Verrière de 1970. Ce n’est qu’en 1961 qu’il commençe à réaliser des cartons (plus d’une cinquantaine), à la fois pour la tapisserie de lisse (à Aubusson, mais aussi au Mobilier National, avec parfois le concours de Pierre Baudouin), mais aussi pour la technique du petit point. On retrouve dans ces cartons la palette très audacieuse de l’artiste faite de couleurs primaires ou ici, basée sur un rose très cru, avec une narration éparpillée entre le concert, principal, et la scène de chasse, en retrait. Bibliographie : Cat. Expo.Lapicque, Lyon, Galerie Verrière, 1970
  • Les dauphins

    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Picaud. Avec son bolduc signé de l’artiste, n°6/8. 1959.
    Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot “la Marseillaise”. Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur de l’A.P.C.T (Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi, mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,…. Reproduit sous le n°95 dans le Bruzeau, celui-ci commente “Symbolisation parfaite d’un thème déjà abordé”. Effectivement,depuis ses débuts, Picart le Doux a fait un usage récurrent du thème marin, et particulièrement avec “le Dauphin” de 1951 (Bruzeau n°27) . Notre carton, au motif plus stylisé, témoigne d’une symétrie assez fréquente chez l’artiste, et d’une gamme chromatique très “fonds marins”.
    Bibliographie : Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972
  • Rendez-vous des oiseaux

    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Berthaut. Avec son bolduc. 1951.
    Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot “la Marseillaise”. Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi, mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,…. Les oiseaux sont un motif récurrent de l’artiste dans la première moitié des années 50, ainsi que les flammèches ponctuées de points du pourtour, signature de Picart le Doux. Par ailleurs, la gamme chromatique limitée n’est pas sans rappeler les verdures traditionnelles. Cette tapisserie est reproduite dans l’ouvrage de Bruzeau sous le N°30. Bibliographie : Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972
  • A tous vents

    tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Tabard. Avec son bolduc. 1962-1963.
    L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort. Spectaculaire carton (27 m² !) et exceptionnelle commande privée destinée à un endroit particulier (le hall d’une habitation) des dernières années de Lurçat, où il réunit une fourmillante profusion de ses motifs habituels : soleil, étoiles, papillons, mais aussi, plus rares, tortue, chat,… La correspondance entre l’artiste et son commanditaire témoigne de sa disponibilité (à une époque où Lurçat, au faîte de sa gloire, est constamment sollicité, et où il se consacre au « Chant du Monde »), et de la richesse de sa réflexion, argumentée, en réponse à la commande : l’autoproclamé « docteur en lainages » préconise le fond jaune (et récuse le noir, « trop solennel pour un hall habité par un tout jeune ménage »), « le mur couvert de bout à bout… » solution royale »dans la grande tradition de la tapisserie »,… On le voit, le commanditaire ne trouva rien à redire à ces préconisations. Provenance : Collection particulière, Lyon (copie de la correspondance entre Lurçat, les ateliers Tabard, et le commanditaire seront remis à l’acquéreur). Bibliographie : Cat. Expo. Jean Lurçat, Tapisseries nouvelles, Maison de la pensée Française, 1956 Cat. Expo. Lurçat, 10ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Cat. Expo. L’homme et ses lumières, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1992 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Jean Lurçat, le chant du Monde, Angers, 2007 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013
  • La harpe des mers

    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Berthaut. Avec son bolduc signé de l’artiste. 1954.
    Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot “la Marseillaise”. Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi, mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,…. « La harpe des mers » (Bruzeau n°60), tout comme son pendant, « la harpe des forêts », de même format, fait partie d’un ensemble de cartons de Picart le Doux autour des thèmes de la lyre et de la harpe : la rigueur géométrique et la puissance graphique du parallélisme des cordes l’ont particulièrement inspiré. Ici, Musique et nature sont intiment liés (cf. « l’arbre-lyre » de 1953), et « Orphée » (carton de 1952) est la figure singulière qui incarne cette assimilation.
    Bibliographie : Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980
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