Ô soleil

Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Hamot.
Avec son bolduc signé de l’artiste, n°2/8.
1968.

Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot “la Marseillaise”. Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi, mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….

« L’intégration d’un texte est d’abord un moyen de communiquer plus complètement avec le poète » a dit Picart le Doux (par un procédé dont usera aussi Lurçat), qui s’inspirera d’Apollinaire donc (« la jolie rousse ») mais aussi de Whitman, Eluard, Saint-John Perse,…Au poème d’amour, illustré par un cœur ardent et, de façon littérale, par un soleil, il associe un zodiaque, l’un de ses motifs récurrents.

Bibliographie :
Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, ill. n°161
Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976
Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980