Le soleil de Tijuana
Tapisserie d’Aubusson tissée par les ateliers Pinton d’après le carton de Mathieu Matégot.
Bolduc signé.
Circa 1960.
Matégot, d’abord décorateur, puis créateur d’objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959), rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d’abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l’A.P.C.T. (Association des Peintres Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales (“Rouen”, 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI…) et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d’autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l’abstraction, lyrique d’abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés…
Matégot, s’il est un décorateur d’avant-garde, un créateur reconnu de mobilier et d’objets, a réalisé aussi une oeuvre tissée essentiellement abstraite. Mais il ne s’agit pas ici d’abstraction pure : c’est plutôt l’évocation d’un lieu (il y aura aussi” Mindanao”, “Santa Barbara”,…), de son climat, grâce à l’emploi de tous les moyens permis par la tapisserie : transparences, dégradés, battages,…
Provenance : Fonds de l’atelier Pinton
Bibliographie :
Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991