La girafe en feu

 

 

Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Picaud.
Avec son bolduc signé, n°3/6.
1985.

 

 

Malgré l’immense aura de Dali, il n’a jamais été tissé dans les Manufactures Nationales et, si les tapisseries mécaniques réalisées d’après ses œuvres sont très (trop ?) nombreuses, les réalisations tissées main à Aubusson sont d’une insigne rareté : seuls l’atelier Picaud et l’atelier Jean Laurent ont eu ce privilège. C’est Pierre Argillet qui est à l’origine de ces tissages. Proche de tous les protagonistes du surréalisme, et surtout de Dali, il réunit une formidable collection qu’il installe au château de Vaux-le-Pénil, en Seine et Marne, où il ouvre son musée du Surréalisme, en même temps que Dali inaugure son musée de Figueras (Teatre-museu Dalí) : ils décident alors de la réalisation de tapisseries pour orner les murs de ces lieux, tissées d’après des œuvres antérieures de l’artiste.

 

Ainsi, « la girafe en feu» transpose une des 7 gravures de la série « Tauromachie surréaliste » éditée par Argillet en 1966, et qui se veut une synthèse entre les illustrations de « la tauromaquia » par Picasso et l’inspiration surréaliste de Dali (la girafe en feu est un thème récurrent depuis les années 30). D’un point de vue technique, la transposition tissée d’une telle gravure revient aux prouesses d’exécution dont la Tapisserie s’était faite une spécialité depuis la Renaissance.