All tapestries

  • Le jardin d'amour

     
    Tapisserie, probablement d'Aubusson. 1947.     Lurçat sollicite Saint-Saëns, d’abord fresquiste, dès 1940. Et, pendant la guerre, celui-ci produit ses premiers chefs d’oeuvre allégoriques, tapisseries d’indignation, de combat, de résistance : “les Vierges folles”, “Thésée et le Minotaure”. A l’issue de la guerre, tout naturellement, il rejoint Lurçat dont il partage les convictions (sur le carton numéroté et les tons comptés,  sur l’écriture spécifique que requiert la tapisserie,…) au sein de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie). Son univers, où la figure humaine, étirée, allongée,  tient une place considérable (comparée notamment à la place qu’elle occupe chez ses confrères Lurçat, ou Picart le Doux),  tourne autours de thèmes traditionnels : la femme, la Commedia dell’arte, les mythes grecs,…, sublimés par l’éclat des coloris et la simplification de la mise en page. Il évoluera ensuite, dans les années 60 vers des cartons plus lyriques, presque abstraits, où dominent éléments et forces cosmiques.     "Le jardin d'amour", allégorie évocatrice du Paradis terrestre parfois illustrée au Moyen-âge et à la Renaissance témoigne des références classiques de Saint-Saëns qui, la même année, concevra "Orphée" ou "la Comédie italienne" : théâtre, mythes antiques ou références bibliques (on pense aussi  aux "Vierges folles") sont alors des sources d'inspiration omniprésentes.     Bibliographie : Cat. Expo. Saint-Saëns, oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1987 Cat. Expo. Marc Saint-Saëns, tapisseries, 1935-1979, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1997-1998    
  • Icare

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Tabard. N°1/6. 1960.
          Matégot, d'abord décorateur, puis créateur d'objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959),  rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d'abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales ("Rouen", 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI...)  et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d'autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l'abstraction, lyrique d'abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés...   Si, à cette époque, l’intérêt pour l’aéronautique est très fort chez Matégot (sa tapisserie pour Orly notamment, date de 1959, « Cap Canaveral » de 1958…), il rejoint ici son goût pour le traitement des grands mythes : Icare (il y eût aussi « Vulcain », « Dédale »…), sert de transition, dans un traitement identique (à comparer justement avec « Orly »), pour évoquer la même conquête de l’Air.       Bibliographie : Waldemar Georges, Mathieu Matégot, numéro spécial Prisme des Arts, 1957 Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991, reproduite p.31 Patrick Favardin, Mathieu Matégot, Editions Norma, 2014
  • Pampa

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Four. Avec son bolduc,n°5/6. Circa 1990.
        Si elle se revendique surtout comme sculptrice, Hedva Ser a aussi conçu quelques cartons tissés chez Four à Aubusson, qui évoquent des paysages atmosphériques (il y a aussi « Esterel », « Sinaï », « Océan »…), où nuages, reflets, ondes, dunes… sont restitués par des effets de matières  et de grosseur de points.  
  • Still waters

     
    Aubusson tapestry woven by the Pinton workshop. With its ribbon signed by the artist, no. 2/6. Circa 1970.
        Matégot, initially a decorator, then a designer of objects and furniture (an activity he gave up in 1959), met François Tabard in 1945 and gave him his first cartoons, initially figurative, then soon abstract, from the 1950s onwards. He became a member of the A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) in 1949, participated in numerous international exhibitions (Matégot, like Lurçat before him, was a tireless advocate of tapestry), and fulfilled many public commissions, some of them monumental ("Rouen," 85 m² for the Seine-Maritime prefecture, but also tapestries for Orly, the Maison de la Radio, the IMF, etc.) and produced no fewer than 629 cartoons until the 1970s. In 1990, the Matégot Foundation for Contemporary Tapestry was inaugurated in Bethesda, USA. Matégot, along with other artists such as Wogensky, Tourlière, and Prassinos, was one of those who resolutely steered wool toward abstraction, initially lyrical, then geometric in the 1970s, exploiting different technical aspects of the craft: gradients, beating, stitching, stippling, etc.   In these "still waters," Matégot invites us to enjoy his usual contrast between darkness and light, brightness and obscurity: a luminous abstraction articulated between red, yellow, and black, a chromatic range that seems far removed from the title.   Bibliography: Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991 Patrick Favardin, Mathieu Matégot, Editions Norma, 2014 Cat. Expo. Lurçat/Matégot, Face à face, Paris, Galerie Chevalier, 2019
  • The Owl

       
    Aubusson tapestry woven by the Avignon workshop. With its ribbon signed by the artist's beneficiary. 1959.
        Elie Maingonnat headed the Aubusson National School of Decorative Arts from 1930 to 1958, where he succeeded Marius Martin (who already advocated limiting colors and using hatching), of whom he was a student. In addition to his responsibilities, Maingonnat devoted himself to creating cartoons: dense plant motifs animated by a few animals, reflecting the flora and fauna of the Limousin region, revive the traditional theme of 17th- and 18th-century verdure.   Our cartoon is typical of Maingonnat's work: the local flora and fauna, as if in symbiosis, are illustrated in a limited range of autumnal colors. Bibliography: Cat. Expo. Elie Maingonnat, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1986-1987
  • Gerbe

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. N°4/6. 1985.
     
     
      C’est en 1953 que Jean Picart le Doux offre à Chaye de devenir son assistant et l’encourage à créer des cartons de tapisserie : il réalisera alors de nombreux cartons bucoliques, mais aussi des vues de Normandie (Mont Saint Michel, Honfleur, régates,…), dont il est originaire.     Ces compositions « à vol d’oiseau » sont caractéristiques de l’artiste ; ici, les champs survolés, très estival paysage géométrisé, sont, par effet de loupe (ou de métaphore), associés aux plantes (blé, maïs,…) qui les composent.     Bibliographie : Simon Chaye tapisseries contemporaines, Editions Librairie des musées, 2014, ill. p.80
  • Faisan

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc signé. Circa 1960.
          Perrot commence son oeuvre de cartonnier à l’issue de la guerre, réalisant près de 500 cartons, avec de nombreuses commandes de l’Etat, la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  un foisonnement de papillons ou d’oiseaux, le plus souvent, se détache sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs (dont s’inspirera aussi Dom Robert).   Sujet ornithologique, foisonnement des motifs inspiré des mille-fleurs médiévales, fond uni en aplat (en l’occurrence le fameux « bleu Perrot » comme le nommait les ateliers Pinton, utilisé de façon récurrente) font de notre carton un modèle exemplaire de l’art de Perrot à partir des années 60.   Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982 Cat. Expo. René Perrot, mon pauvre cœur est un hibou, Aubusson, Cité de la Tapisserie, 2023
     
  • Fleurs

     
    Tapisserie tissée au CRECIT. Avec son bolduc. 1999.  
     
    Edmond Dubrunfaut peut-être considéré comme le grand rénovateur de la tapisserie belge au XXe siècle. Il  fonde un atelier de tissage à Tournai dès 1942, puis crée en 1947 le  Tournai Tapestry Restoration Center He supplied various Belgian workshops (Chaudoir, de Wit, etc.) with numerous cartoons, mainly intended to decorate Belgian embassies around the world. In addition, from 1947 to 1978, Dubrunfaut taught monumental art at theMons Academy of Fine Arts, then, in 1979, participated in the creation of the Foundation for Tapestry, Textile Arts, and Wall Arts in Tournai, véritable conservatoire de la tapisserie en Wallonie. Son style, figuratif, usant de forts contrastes de couleurs souvent, est très inspiré par les animaux et la nature (comme Perrot par exemple, l'artiste a un fort tropisme pour l'ornithologie).   Tapisserie tardive de Dubrunfaut, à la veine décorative toujours renouvelée, tissée au CRECIT à Tournai, où l’artiste a donné de nombreux cartons à tisser.     Bibliography : Exhibition catalogue Dubrunfaut et la renaissance de la tapisserie, tableaux, dessins, peintures, Musée des Beaux-Arts de Mons, 1982-1983.  
  • Birds and foliage

     
    Aubusson tapestry woven by the Tabard workshop. With its ribbon signed by the artist. 1961.       Lurçat approached Saint-Saëns, initially a fresco painter, in 1940. And during the war, Saint-Saëns produced his first allegorical masterpieces, tapestries expressing indignation, combat, and resistance: "Les Vierges folles" (The Mad Virgins) and "Thésée et le Minotaure" (Theseus and the Minotaur). At the end of the war, he naturally joined Lurçat, whose convictions he shared (on numbered cartoons and measured tones, on the specific style required for tapestry, etc.) within the A.P.C.T. (Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie). His universe, in which the human figure, stretched and elongated, occupies a considerable place (compared in particular to the place it occupies in the work of his colleagues Lurçat and Picart le Doux), revolves around traditional themes: women, the Commedia dell'arte, Greek myths, etc., sublimated by the brilliance of the colors and the simplification of the layout. He then evolved in the 1960s towards more lyrical, almost abstract cartoons, dominated by cosmic elements and forces.   "[This tapestry] was a success (7 copies) and there are two versions: one with a burgundy background, the other with a black background. Once again, Saint-Saëns refers to the great tradition of verdures populated by animals and flowers, an unpretentious art of relaxation..." (Michèle Heng in Cat. Expo. Saint-Saëns, woven work, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1987, p.34) Bibliography: Cat. Expo. Saint-Saëns, Paris, La Demeure gallery, 1970 Exhibition catalog: Saint-Saëns, woven works, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1987 Exhibition catalog: Marc Saint-Saëns, tapestries, 1935-1979, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1997-1998  
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