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  • Les saisons

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Bascoulergue. Avec son bolduc signé. Circa 1970.            
  • Oiseau à la balustrade

        Tapisserie tissée par l'atelier Braquenié. Avec son bolduc. 1954.            
  • L'été

     
       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc, n°2/6. Circa 1970.
       
    Peintre naïve, Mady de la Giraudière n’a que peu donné de cartons de tapisseries. « L’été », néanmoins, avec ses travaux des champs, sa miche de pain, son panier en osier et  son « kil de rouge » a comme une saveur particulière, dans une veine réaliste très rare en tapisserie.
  • Les comédiens

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc. 1959.          
  • Le Faucon

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Legoueix. N°EA/2. 1947.
         
  • Composition

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Picaud. N°1/6. Circa 1970.
       
     
     
  • 2 blanches, 1 noire

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Goubely. N°1/6. 1968.
     
  • Giboulée

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix pour la Coopérative Tapisseries de France. Avec son bolduc signé de l’artiste, avec la mention "ex.unique". 1959.
     
  • Oiseaux

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Faureau. Circa 1950.
          Le parcours de François Faureau est tout à fait singulier. Natif d’Aubusson, il suit les cours de l’ENAD, alors sous la direction de Marius Martin qui, déjà, promeut le gros tissage et les tons comptés que Lurçat reprendra à son compte. C’est ainsi qu’il participe au stand de l’ENAD à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 en tant que peintre-cartonnier avec la tapisserie « Solitude, verdure » ou l’écran « Canards », qui oscillent entre un style classicisant, et l’influence du cubisme. Il aura par la suite son propre atelier, mais son oeuvre restera confidentielle, et éloignée des protagonistes de la « Renaissance de la Tapisserie ».   De retour à Aubusson en 1962, après un long éloignement, Faureau consacre toute son énergie à la Tapisserie, en tant que cartonnier et lissier. Son esthétique est alors moins radicale que dans les années 20, et les thèmes traditionnels : on y ressent l’influence de Lurçat, comme de Perrot.  
  • Composition

        Tapisserie d'Aubusson. Circa 1950.         Artiste d’origine autrichienne établie en France en 1927, Lilly Steiner est surtout connue pour ses portraits d’enfants. Elle a donné quelques rares cartons pour les manufactures d’Aubusson.  
  • Jour d'été

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par la manufacture Four pour l'éditeur Jean Laurent. Avec son bolduc, n°EA. 1989.  
    Edmond Dubrunfaut peut être considéré comme le grand rénovateur de la tapisserie belge au XXe siècle. Il fonde un atelier de tissage à Tournai dès 1942, puis crée en 1947 le  Centre de Rénovation de la Tapisserie de Tournai . Il fournira pour différents ateliers belges (Chaudoir, de Wit,...) de nombreux cartons destinés notamment à orner les ambassades belges à travers le Monde. Par ailleurs, Dubrunfaut, de 1947 à 1978, enseigne l’art monumental à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, puis, en 1979, participe à la création de la Fondation de la tapisserie, des arts du tissu et des arts muraux de Tournai, véritable conservatoire de la tapisserie en Wallonie. Son style, figuratif, usant de forts contrastes de couleurs souvent, est très inspiré par les animaux et la nature (comme Perrot par exemple, l'artiste a un fort tropisme pour l'ornithologie). A cet égard, ce carton, avec son format très horizontal, à hauteur d'oiseaux, mais représentés ici de façon très réaliste, est caractéristique de cette veine.   Bibliographie : Cat. Expo. Dubrunfaut et la renaissance de la tapisserie, tableaux, dessins, peintures, Musée des Beaux-Arts de Mons, 1982-1983.
  • Hommage à Vivaldi

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. Avec son bolduc signé. 1963.     Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….   Le thème des saisons est un poncif de l'histoire de la tapisserie que se sont entendus à réactiver les cartonniers du XXe siècle, Lurçat au premier rang d'entre eux (cf. sa tenture des Saisons commandée par l'Etat dès 1939). Ici, Saisons, Zodiaque, Musique (le titre, seulement), cohabitent : l’oeuvre est une vaste synthèse de différentes sources d’inspirations de l’artiste. Gamme chromatique et attributs spécifiques (l’iconographie est traditionnelle) permettent de suivre le cycle annuel. Les saisons seront aussi tissées 2 par 2, à l’horizontale, dans un plus petit format (3 m²), et sans reference à Vivaldi.       Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966, n°19 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°139 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976, reproduit Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Boulogne sur Mer, Bibliothèque municipale, 1978 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Paris,Musée de la Poste, 1980, reproduit Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Abbaye Saint Jean d’Orbestier, 1992, reproduit        
  • Jardin champêtre

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée dans l'atelier Hamot. Avec un bolduc signé de l’artiste, n°3/6. 1980.
          Peintre-cartonnier, maître-lissier, directeur de la manufacture Hamot à Aubusson, ayant notamment tissé Sheila Hicks : la variété des talents d’Hecquet est indéniable. Son œuvre de peintre-cartonnier, débutée à la fin des années 60, reste néanmoins méconnue, comme celles de nombre de ses pairs de même génération.          
  • Voleur de soleil

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°5/6. Circa 1970.
          D'abord sculpteur, utilisant les matériaux les plus divers (acier, béton, céramique,...), Borderie se découvre une passion pour la tapisserie dans les années 50, faisant tisser son premier carton en 1957. Encouragé par Denise Majorel, il reçoit en 1962 le Grand Prix National de la Tapisserie. En 1974, il est nommé directeur de L'Ecole Nationale des Arts Décoratifs d'Aubusson, dont il démissionnera très rapidement. Il a réalisé près de 500 cartons peints, abstraits, aux formes simples, dégradées dans une gamme de couleurs réduite, avec des tissages à gros points.   Abstraction dynamique, gamme chromatique entre orange et marron, mêmes préoccupations autour de la lumière (et de l’ombre) que dans « les armes de la lumière » (et que chez Matégot): un carton classique d’André Borderie.   Bibliographie : Cat. Expo. André Borderie “pour l’homme simplement”, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1998 Cat. Expo. André Borderie et la tapisserie d’Aubusson, Aubusson, Manufacture Saint-Jean, 2018
  • Ciel de Sienne

     
       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. N°4/6. Circa 1960.
       
      Fumeron réalise ses premiers cartons (il en réalisera plus de 500) dès les années 40, en collaborant avec les ateliers Pinton, puis en recevant de nombreuses commandes de l'Etat, avant de participer à la décoration du paquebot "France". D'abord figuratif, et influencé par Lurçat, il évolue vers l'abstraction, avant de revenir vers une figuration colorée et réaliste à partir des années 80.   Ce carton joue sur une jeu de mots : "terre" devient ciel de Sienne pour permettre à l'artiste, sur un fond dégradé ocre ("terre de Sienne"), de produire ses oiseaux et son soleil-cercle, dans sa veine décorative si caractéristique.
  • Cortège d'Orphée

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. 1961.           Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….   « Le bestiaire ou le cortège d’Orphée » est un recueil de poèmes d’Apollinaire qu’illustrera Picart le Doux de lithographies en 1962 (après Raoul Dufy, dans l’édition originale). Il conçoit simultanément un carton de tapisserie, sous la forme du damier chère à Lurçat, où, dans les cases, figurent écrevisse, chèvre ou lion,…., en différents aspects, variés, du règne animal.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966, n°13 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°108 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Boulogne sur Mer, Bibliothèque municipale, 1978 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Paris,Musée de la Poste, 1980 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Abbaye Saint Jean d’Orbestier, 1992  
  • La lyre aux papillons

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. Avec son bolduc signé. Circa 1963.       Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….   Les instruments de musique “naturels” (faits de branches d’arbres épanouies)  sont récurrents chez Picart le Doux à partir de 1953 (cf.”la harpe des forêts”); “la harpe aux papillons”, verticale et à fond rouge reprend ce thème en 1963.       Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980          
  • Clos d'octobre

     
     
    Tapisserie tissée à Aubusson par l’atelier Andraud. Avec son bolduc, n°EA2. 1978.
        Elève de Léon Detroy, Gaston Thiéry est l’un des derniers représentants de l’école de peinture de Crozant. Etabli donc en Creuse, il aborde la tapisserie en 1965 avec l’atelier Andraud, à qui il confie des cartons inspirés par la flore locale, dans une veine décorative à mi-chemin entre l’oeuvre de Dom Robert et celle de Maingonnat, bien loin de ses tableaux de paysage influencés par l’impressionnisme.  
     
  • Le trident de Neptune

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. 1946.         Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….     Notre carton, l’un des premiers de l’artiste, témoigne de ses références allégoriques et mythologiques (cf. “le trésor d’Amphitrite” de 1949) pour traiter la Mer. Une tapisserie proche, “les algues”, se veut elle plus littérale.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°6 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Boulogne sur Mer, Bibliothèque municipale, 1978 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Paris,Musée de la Poste, 1980 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Abbaye Saint Jean d’Orbestier, 1992    
  • Marchands

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. Avec son bolduc signé, n°EA2/2. Circa 1980.  
        Toffoli s'est beaucoup consacré à la tapisserie avec la manufacture Robert Four, à partir de 1976, réalisant des centaines de cartons. On  y retrouve  les transparences post-cubistes propres au peintre, ainsi que ses sujets. En effet, la tapisserie de Toffoli ne se démarque pas de sa peinture : peintre-voyageur, il illustre dans notre carton des scènes observées lors de séjours en Amérique du Sud.
     
  • Les 6 mots du secret

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé, n°1/1. 2001.
        En 1987, Texier reçoit la commande de la tenture des Droits de l’Homme, pour le bicentenaire de la Révolution. Le choix est inattendu, l’artiste, encore jeune, n’ayant jamais alors donné de cartons de tapisserie. Elle permet alors de fédérer les ateliers aubussonnais encore en activité, les 7 tapisseries de la tenture totalisant plus de 130 m² tissés de citations littérales (les tables de la déclaration sont reproduites à l’identique la gravure de l’époque révolutionnaire) , objets oscillants, signes, textes…. Par la suite, Texier continuera à fournir des cartons, tant pour les Manufactures Nationales (une suite de 3 tapisseries, un tapis) que pour Aubusson. Notre carton reprend les signes plastiques, les textes épars, les traces propres à l’univers graphique et plastique de l’artiste, qui constituent, pour le citer « des cartes où [il] introdui[t] des éléments de pilotage », afin que le « secret » éponyme nous soit révélé.   Bibliographie : La Suite des Droits de l’Homme, Niort, 1989
  • Oiseaux de Midi

       
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. Avec son bolduc signé, n°EA. 1969.
          Wogensky rencontre Lurçat dès 1939, mais il ne travaillera avec lui qu'après-guerre, réalisant son premier carton en 1945 (qui s'intitulait déjà "les oiseaux"), et adhérant bientôt à l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie). Professeur d'art mural à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués de Paris, Wogensky réalisera 159 cartons jusque dans les années 80, la plupart tissés par Legoueix. "La laine a le sang chaud comme l'homme. Elle nous met en confiance et nous rassure. Un mur de laine, c'est un mur plus humain, plus vivant" (propos recueillis dans Robert Guinot, "la Tapisserie d'Aubusson et de Felletin", Lucien Souny, 2009). C'est ce credo qui innervera la création de Wogensky, dans des envolées (au sens propre puisque l'oiseau, souvent stylisé, est un de ses sujets de prédilection) lyriques (certains cartons , de la fin des années 70 notamment, sont résolument abstraits), dans ses cartons d'"Histoire Naturelle" (titre que porte l'une de ses tapisseries, en 1961), ou" cosmiques", à sujets de constellations ou d'éléments naturels. "J'ai toujours eu plaisir à travailler les grands formats" confiera-t-il encore à Robert Guinot.     Si notre carton apparaît modeste relativement à certaines commandes officielles de Wogensky (Université de Strasbourg, salle de Conférence du Sénat,...), son sujet permet une dilatation spatiale, un élan de ces motifs elliptiques d'oiseaux, vivifiés par l'énergie chromatique de l'aplat rouge vif des fonds.     Bibliographie : Cat. Expo. 25 ans de tapisserie française 1944, Paris, manufacture des Gobelins, 1969, n°33 Cat. Expo. La Tapisserie et l’Espace, Châteauroux, couvent des Cordeliers, 1978, n°21 Cat. Expo. Robert Wogensky, l'oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie, 1989, ill. p.34 Cat. Expo. Robert Wogensky, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1989, ill. p.20        
     
     
  • Instruments de musique lunaire

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. 1950.
        Peintre et graveur, Lucien Coutaud travaille aussi pour le théâtre avec Dullin, Barrault : il réalise alors de nombreux décors et costumes. Mais c’est la rencontre avec Marie Cuttoli en 1933 qui l’amènera à la tapisserie : celle-ci lui commande alors surtout des  cartons de sièges . La plupart des tapisseries suivantes seront tissés chez  Pinton pour la Compagnie des Arts Français, qui vise à intégrer la Tapisserie dans le décor intérieur. Les 3 dernières tapisseries de l’artiste en 1960 témoignent de sa renommée puisque « Jardins exotiques » ornent le salon de Première Classe du "France ". Les qualités de scénographe influencé par le surréalisme se reflètent dans l’œuvre tissée de Coutaud : son univers est figuratif, mais stylisé (les formes sont aiguës, hachées), résolument onirique, avec d’insolites bordures très souvent.     Le carton « instruments de musique lunaire » (Coutaud dessinait lui-même ses cartons gouachés, sans avoir recours aux cartons numérotés) date de 1950 : c’est une des rares tapisseries de l’artiste (avec justement « harpe marine », et « violon printanier », autres témoignages du goût pour ces natures mortes musicales chez l’artiste) où la figure humaine se fasse rare. Le centre de la composition (de la scène) est occupé par les instruments, tandis que 2 têtes (souffleurs, musiciens dans la fosse) ornent les coins inférieurs, le tout dans un paysage austère, nocturne (lunaire justement), illustration des mondes oniriques chers à l’artiste. Le théâtre de la ville de Göteborg conserve un exemplaire de cette tapisserie.     Bibliographie : J. Cassou, M. Damain, R. Moutard-Uldry, la tapisserie française et les peintres cartonniers, Tel, 1957, ill. p.86 Cat. Exp. Lucien Coutaud, œuvre tissé, Aubusson, Musée Départemental de la Tapisserie, 1988-1989, illustrée p.42-43 Cat. Expo. Le théâtre en tapisserie, Cavaillès, Lurçat, Matisse, Sorèze, Abbaye-école Musée dom Robert, 2017, ill. n°8
     
  • Le conscrit des 100 villages

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. 1947.
           
  • Laissez les vivre

       
    Tapisserie tissée à Aubusson par l’atelier Tabard. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°6/8. Circa 1970.
          Devenu peintre-cartonnier sur le tard, Henri Ilhe a néanmoins conçu, à partir de 1964, un œuvre tissé tout à fait considérable (plus de 120 cartons, tous tissés chez Tabard) au style aimable, fait d’oiseaux ou de papillons s’ébattant dans des arbustes aux branches noueuses.   « Laissez les vivre» est, à cet égard, caractéristique de l’inspiration bucolique d’Ilhe.
  • La crique

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Pinton. 1959.
        Tout jeune peintre évoluant vers l’abstraction dès la fin des années 40, Longobardi se voit confier la commande de décorations murales d’envergure, en France et à l’étranger (présidence de la République d’Abidjan, rectorat de l’Académie de Poitiers…), ainsi que de nombreux cartons de tapisseries, en particulier pour les Manufactures Nationales, avec des sujets parfois très modernes (« l’autostrade », « l’aéroport »…). Longobardi est d’ailleurs à l’époque, avec Singier, ou Springer, l’un des tous premiers abstraits à recevoir des commandes publiques : s’il relève de l’abstraction, son esthétique évolue au cours du temps, depuis des formes acérées, vers un style plus lyrique plein de mouvement, jusqu’à l’apaisement des années 60. L’acmé de cette météorique carrière officielle réside dans la commande de « la crique » pour la salle à manger particulière tribord du paquebot « France ». L’artiste se fait ensuite beaucoup plus rare.   Notre tapisserie témoigne d’une inspiration marine qui n’est pas si fréquente sur « Le France », pour laquelle d’ailleurs Longobardi est resté à la limite de l’Abstraction (son mode d’expression habituel) et de la Figuration. Elle a été vendue sous le numéro 170 dans la vente Loudmer du 10.7.1983, « Œuvres d’art du France ».   Provenance : Paquebot "France"   Bibliographie : Cat. Expo. Le Mobilier National et les Manufactures Nationales des Gobelins et de Beauvais sous la IVe République, Beauvais, Galerie de la Tapisserie, 1997 Armelle Bouchet-Mazas, le paquebot France, éditions Norma, 2006, ill.p.170 Cat. Expo. Le chic ! Arts décoratifs et mobilier de 1930 à 1960, Paris, galerie des Gobelins, 2022-23    
  • Le dindon

       
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc. Circa 1960.
            Perrot commence son oeuvre de cartonnier à l’issue de la guerre, réalisant près de 500 cartons, avec de nombreuses commandes de l’Etat, la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  un foisonnement de papillons ou d’oiseaux, le plus souvent, se détache sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs (dont s’inspirera aussi Dom Robert).   Notre tapisserie est exemplaire des portraits d’oiseaux de l’artiste ; le dindon y apparaît, comme souvent, associés à d’autres oiseaux, sur un fond inspiré des « mille-fleurs » médiévales. Un autre exemplaire a été tissé pour le Ministère de la Reconstruction.       Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982 Tapisserie d’Aubusson, Association du développement du pays d’Aubusson, 1983, ill.p.40 Cat. Expo. René Perrot, mon pauvre cœur est un hibou, Aubusson, Cité de la Tapisserie, 2023    
     
  • Le sultan

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc signé. Circa 1945.
          L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   « Le Sultan » est une reprise inversée de « Fanfares », avec des modifications de détail dans les plumages du coq. S’il est un leitmotiv chez Lurçat, le coq peut revêtir différentes significations : ici, en gloire, à grande échelle (3,5 m²), il témoigne de la Victoire de 1945 (notez les allusions tricolores), c’est un coq festif, déployé dans un foisonnement  de plages colorées.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016
  • Survol

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. Avec son bolduc signé, n°5/6. Circa 1980.
     
     
        C'est en 1953 que Jean Picart le Doux offre à Chaye de devenir son assistant et l'encourage à créer des cartons de tapisserie : il réalisera alors de nombreux cartons bucoliques, mais aussi des vues de Normandie (Mont Saint Michel, Honfleur, régates,...), dont il est originaire.   Ces compositions « à vol d’oiseau » sont caractéristiques de l’artiste.   Bibliographie : Simon Chaye tapisseries contemporaines, Editions Librairie des musées, 2014, ill. p.83
  • Opaline

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc, n°1/6. Circa 1980.
        Essentiellement graveur, Davo reproduit en tapisserie ses recherches sur le médium, à base d’oxydations liées aux métaux déposés sur la plaque de cuivre, d’où ses effets d’irisation-solarisation.    
  • Le violon printanier

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé, n°2/6. 1956.
       
    Peintre et graveur, Lucien Coutaud travaille aussi pour le théâtre avec Dullin, Barrault : il réalise alors de nombreux décors et costumes. Mais c’est la rencontre avec Marie Cuttoli en 1933 qui l’amènera à la tapisserie : celle-ci lui commande alors surtout des  cartons de sièges . La plupart des tapisseries suivantes seront tissés chez  Pinton pour la Compagnie des Arts Français, qui vise à intégrer la Tapisserie dans le décor intérieur. Les 3 dernières tapisseries de l’artiste en 1960 témoignent de sa renommée puisque « Jardins exotiques » ornent le salon de Première Classe du « France « . Les qualités de scénographe influencé par le surréalisme se reflètent dans l’œuvre tissée de Coutaud : son univers est figuratif, mais stylisé (les formes sont aiguës, hachées), résolument onirique, avec d’insolites bordures très souvent.   Le lien est étroit entre musique et onirisme dans l’univers de Coutaud : il conçoit des natures mortes musicales où les instruments prennent vie (cf. »harpe marine »), soulignés par des bordures foisonnantes d’excentricité.   Bibliographie : Cat. Exp. Lucien Coutaud, œuvre tissé, Aubusson, Musée Départemental de la Tapisserie, 1988-1989, illustrée p.50
  • Les 2 compagnons

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Tabard. Avec son bolduc. Circa 1945.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Notre carton reprend, inversé, celui de « l’Homme » (dont un exemplaire est conservé au Musée d’Art Moderne de Paris), avec quelques modifications. Le propos est le même : intégré avec la Nature, dans les feuillages, enserré d’animaux (une chouette blottie contre son sein, le chien bleu-compagnon…), l’Homme est le pivot autour duquel gravite toute la Création.   Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Linarès

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Tabard. Avec son bolduc. 1954.
          Matégot, d'abord décorateur, puis créateur d'objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959),  rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d'abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales ("Rouen", 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI...)  et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d'autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l'abstraction, lyrique d'abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés...     Notre carton rentre dans un corpus important de tapisseries aux intonations exotiques : « Acapulco », « Mindanao », « Santa Cruz »…  mais dont le traitement est abstrait. A cette époque, ses tapisseries sont résolument cloisonnées (mais pas géométriques) avant la phase plus lyrique des années 60.         Bibliographie : J. Cassou, M. Damain, R. Moutard-Uldry, la tapisserie française et les peintres cartonniers, Tel, 1957, ill.  p.141 Waldemar Georges, Mathieu Matégot, numéro spécial Prisme des Arts, 1957, reproduite Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991, reproduit p.33 Patrick Favardin, Mathieu Matégot, Editions Norma, 2014, reproduite p.96 au Salon des Artistes décorateurs de 1954      
     
  • Moulin

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Glaudin-Brivet. Avec son bolduc, n°3/6. Circa 1970.
     
     
      Bibliographie : Simon Chaye tapisseries contemporaines, Editions Librairie des musées, 2014, ill. p.40
  • Brochette

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc signé. Circa 1955.
              L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.     La brochette est discrète (dans certains cartons, Lurçat n’hésite pas à ficher des poissons sur des tridents), et les poissons apparaissent comme sur un étal, une disposition qui reprend le cloisonnement de ses fameuses armoires.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • D'or et d'ombre

         
    Tapisserie tissée par l’atelier Cartron. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°1/1. Circa 1970.
          D’abord sculpteur, utilisant les matériaux les plus divers (acier, béton, céramique,…), Borderie se découvre une passion pour la tapisserie dans les années 50, faisant tisser son premier carton en 1957. Encouragé par Denise Majorel, il reçoit en 1962 le Grand Prix National de la Tapisserie. En 1974, il est nommé directeur de L’Ecole Nationale des Arts Décoratifs d’Aubusson, dont il démissionnera très rapidement. Il a réalisé près de 500 cartons peints, abstraits, aux formes simples, dégradées dans une gamme de couleurs réduite, avec des tissages à gros points. On trouve ici les mêmes préoccupations autour de la lumière (et de l’ombre) que dans « les armes de la lumière » (et que chez Matégot). Borderie est alors tissé aussi par d’autres ateliers que Legoueix à Aubusson, Rado, Daquin et, plus confidentiel, Chartron à Angers (qui tissa notamment Jorj Morin).     Bibliographie : Cat. Expo. André Borderie “pour l’homme simplement”, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1998 Cat. Expo. André Borderie et la tapisserie d’Aubusson, Aubusson, Manufacture Saint-Jean, 2018
  • Composition orange

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Le mur du nomade. N°1/6. Circa 1970.
       
    Fumeron réalise ses premiers cartons (il en réalisera plus de 500) dès les années 40, en collaborant avec les ateliers Pinton, puis en recevant de nombreuses commandes de l'Etat, avant de participer à la décoration du paquebot "France". D'abord figuratif, et influencé par Lurçat, il évolue vers l'abstraction, avant de revenir vers une figuration colorée et réaliste à partir des années 80.   Le soleil couchant, la gamme chromatique orange, la composition à la limite de la figuration et de l’abstraction sont caractéristiques de cartons de l’artiste à cette époque.  
  • Maternité

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Four. Avec son bolduc signé, n°5/6. Circa 2000.     La Manufacture Four a sollicité différents artistes vivants (au premier rang desquels Toffoli ou Lartigaud) afin de les tisser : une dimension nouvelle est ainsi conférée à la production picturale de Raya-Sorkine, à la forte expressivité lyrique et aux vibrantes couleurs.   Bibliographie : R. Guinot, la tapisserie d’Aubusson et de Felletin, Lucien Souny, 2009, ill. p.161          
  • Composition

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc. Circa 1960.
      Tout jeune peintre évoluant vers l’abstraction dès la fin des années 40, Longobardi se voit confier la commande de décorations murales d’envergure, en France et à l’étranger (présidence de la République d’Abidjan, rectorat de l’Académie de Poitiers…), ainsi que de nombreux cartons de tapisseries, en particulier pour les Manufactures Nationales, avec des sujets parfois très modernes (« l’autostrade », « l’aéroport »…). Longobardi est d’ailleurs à l’époque, avec Singier, ou Springer, l’un des tous premiers abstraits à recevoir des commandes publiques : s’il relève de l’abstraction, son esthétique évolue au cours du temps, depuis des formes acérées, vers un style plus lyrique plein de mouvement, jusqu’à l’apaisement des années 60. L’acmé de cette météorique carrière officielle réside dans la commande de « la crique » pour la salle à manger particulière tribord du paquebot « France ». L’artiste se fait ensuite beaucoup plus rare. Notre carton est proche, stylistiquement, des tous derniers tissages de l’artiste par les Manufactures Nationales, notamment « Plein feu » de 1963-1964.   Bibliographie : Cat. Expo. Le Mobilier National et les Manufactures Nationales des Gobelins et de Beauvais sous la IVe République, Beauvais, Galerie de la Tapisserie, 1997 Armelle Bouchet-Mazas, le paquebot France, éditions Norma, 2006 Cat. Expo. Le chic ! Arts décoratifs et mobilier de 1930 à 1960, Paris, galerie des Gobelins, 2022-23      
  • Les 3 Grâces

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. N°3/6. Tissé circa 2000, d'après une gouache de 1962.  
       
    Braque fait partie des grands artistes du XXe siècle qui se sont consacrés, même modestement, à la tapisserie. C'est d'abord à la demande de Marie Cuttoli, dès 1933, qu'il confiera des oeuvres destinées à être reproduites en tapisserie (Nature morte au guéridon, en dépôt au Musée des Beaux-Arts de Grenoble). Dans les années 50 et 60, c'est Pierre Baudouin,en liaison avec les lissiers d'Aubusson et des Manufactures Nationales, qui sera chargé d'élaborer des cartons-transcriptions à partir d'oeuvres de l'artiste. Simultanément, peu avant sa mort en 1963, Braque réalise une dernière série de gouaches sur le thème des métamorphoses destinées à être transcrites dans différents médias. La tapisserie sera l'un d'entre eux.     "Les trois grâces", de 1962, est l'une de ces gouaches qui sera transposée en sculpture ou en bijoux. On y retrouve le style à la fois lyrique et synthétique des dernières oeuvres de l'artiste que l’on retrouve par exemple au décor du plafond de la salle Henri II du Musée du Louvre, les Oiseaux, 1953.
       
  • Soleil orange

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. N°3/8. 1964.       Jean Picart le Doux est l'un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot "la Marseillaise". Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,...), il est membre fondateur  de l'A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L'Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l'Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,.... Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d'inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles...), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux...), l'homme, les textes,....   Notre carton reprend, de façon asymétrique, « Solstice d’hiver » : l’évocation des Saisons, thème majeur de l’artiste, perdurera tout au long de son œuvre.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Valentine Fougère, Tapisseries de notre temps, les éditions du temps, 1969, ill.p.84 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d'art, 1972 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980          
  • Melinjana

         
    Tapisserie tissée par l’atelier de la Tuilière. Avec son bolduc. Circa 1970.
        Installé à Venasque après avoir pratiqué son art aux Gobelins, Daniel Drouin a conçu de nombreuses tapisseries tissées sur métiers de haute lisse. La variété des matériaux, le goût pour l’abstraction, ainsi que le tissage  par le concepteur du motif, répondent à certaines préoccupations de « la Nouvelle Tapisserie » d’alors, sans aller au-delà des 2 dimensions néanmoins.
  • Le pêcheur

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Braquenié. Avec un certificat signé de la veuve de l'artiste. Circa 1955.
            L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Il s’agit d’un fragment inversé d’un carton de plus grande taille (250 x 180 cm). Les thèmes de la pêche et de la chasse, souvent en écho (le filet lui-même parfois servant à la capture d’oiseaux) est récurrent (cf. le carton « Chasse et pêche », vente Fraysse 19.10.2011 n°10, par exemple) : il illustre une confrontation de l’Homme à la Nature.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957, illustration n°17 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Le grand-duc

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc. Circa 1950.
            L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Les représentations naturalistes des animaux sont inhabituelles chez Lurçat (on pense plutôt à Maingonnat). Mais les fonds colorés en aplats segmentent et distinguent les différentes espèces, dans un cloisonnement contrastant caractéristique de l’artiste.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Byzance

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. Avec son bolduc, n°3/6. Circa 1980.     Toffoli s'est beaucoup consacré à la tapisserie avec la manufacture Robert Four, à partir de 1976, réalisant des centaines de cartons. On  y retrouve  les transparences post-cubistes propres au peintre, ainsi que ses sujets. En effet, la tapisserie de Toffoli ne se démarque pas de sa peinture : Sainte-Sophie et le Bosphore garantissent le voyage.  
  • Procyon

       
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. Avec son bolduc signé, n°3/4. 1968.
           
    Membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie), Wogensky est un des nombreux artistes qui se consacreront à la tapisserie à la suite de Lurçat, dans l'immédiat après-guerre. D'abord influencé par celui-ci, l'oeuvre de Wogensky (159 cartons d'après le catalogue d'exposition de 1989) évolue ensuite ensuite dans les années 60 vers une abstraction lyrique pas toujours complètement assumée, des thèmes cosmiques-astronomiques aux formes d'oiseaux décomposées et en mouvement, vers des cartons plus épurés et moins denses. S'il s'est toujours proclamé peintre, la réflexion de l'artiste sur la tapisserie est très aboutie : "Réaliser un carton mural.... c'est penser en fonction d'un espace qui ne nous appartient plus, par ses dimensions, son échelle, c'est aussi l'exigence d'un geste large qui transforme et accentue notre présence".   « Procyon » appartient à la veine « cosmique » de Wogensky (son titre même en fait foi), qui court tout au long des années 60, et dont « Cosmos » (1968, Université de Strasbourg), et « Galaxie » (1970, Sénat, palais du Luxembourg) seront les points d’orgue. Chinés (omniprésents) et aplats y cohabitent en accords de couleurs tout en nuances, dans un monde curieux, inconnu, aussi proche de très petites cellules vues au microscope, que de l’infiniment grand. Une tapisserie identique est conservée au Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, à Angers.
       
    Bibliographie : Cat. Expo. Robert Wogensky, l'oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie, 1989 Cat. Expo. Robert Wogensky, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1989 Cat. Expo. Tissages d’ateliers, tissages d’artistes, 10 ans d’enrichissement des Collections, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 2004, reproduit p.101 Cat. Expo. Collections ! Collections !, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 2019-2020, reproduit p.11
     
  • Algues en profondeurs

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé de l’artiste, n°1/6. Circa 1960.
          Matégot, d'abord décorateur, puis créateur d'objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959),  rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d'abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales ("Rouen", 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI...)  et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d'autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l'abstraction, lyrique d'abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés...   La gamme chromatique « camouflage » annonce les cartons ultérieurs de l’artiste mais le traitement lyrique entre ombres et lumières reste caractéristique du milieu des années 60 : si le sujet (les fonds marins) est rare, on retrouve les habituels effets de transparence rendus par de subtils dégradés dans une gamme chromatique limitée.     Bibliographie : Waldemar Georges, Mathieu Matégot, numéro spécial Prisme des Arts, 1957 Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991 Patrick Favardin, Mathieu Matégot, Editions Norma, 2014
     
  • Rives

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Goubely. Avec son bolduc. Circa 1955.
          L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Motifs foisonnants, végétaux et poissons, se répondent, mais dans une inversion typique de Lurçat, avec l’élément aquatique au-dessus des rives.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016
  • La vérité cruelle d'un ancien jeu

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée dans les ateliers Pinton. Avec son bolduc. 1970.
        Surtout connu comme graveur (et d’ailleurs considéré comme l’un des plus importants du XXe siècle), Pierre Courtin a conçu quelques cartons de tapisserie (dont l’une de 110 m² (!) est conservée au Bureau International du Travail à Genève), dont certains, comme le nôtre,  sont justement repris de ses gravures. On retrouve, dans notre pièce, l’esthétique très personnelle de l’artiste, faite d’étranges assemblages de formes géométriques, qui ne sont pas sans rappeler les motifs de certaines civilisations disparues (sud-américaines notamment). Etrange aussi est la gamme chromatique choisie ici par l’artiste, loin des forts contrastes de tons propres à ses confrères cartonniers.            
  • Vendémiaire

       
    Tapisserie tissée par Coffinet pour Ami de la Paix. Circa 1945.
          L’histoire est connue : à la suite de la commande des « 4 parties du Monde » destinées à être tissées aux Gobelins, Dubreuil est l’un des 3 artistes, avec Gromaire et Lurçat, à avoir été envoyés par Guiillaume Janneau, administrateur des Manufactures Nationales, à Aubusson fin 1939, pour rénover la production de tapisserie locale (avec la commande d’une tenture sur le thème des Jardins). S’il partage les conceptions de Lurçat sur l’influence que doit produire la tapisserie médiévale pour revitaliser le médium, ses cartons, foisonnants et résolument naturalistes (sans l’onirisme d’un Coutaud par exemple), l’éloignent de son confrère, au profit d’une proximité avec l'oeuvre de Maingonnat.   Notre tapisserie témoigne de la collaboration de Dubreuil avec l’A.R.T. (atelier de rénovation de la tapisserie) d’Antoine Behna (dont Janneau, en discrédit pour son rôle joué pendant la Guerre, était le conseiller technique). Le registre, allégorique, témoigne du classicisme de Dubreuil , entre nus académiques et natures mortes reflets de l’Histoire de la Peinture. Cet atelier a tissé à la fois en haute et en basse lisse : le catalogue de vente de 1990 incluait un exemplaire tissé dans chacune des techniques.   Bibliographie : G. Janneau, A. Behna, Tapisseries de notre temps, 1950, ill. n°64 Catalogue Vente Millon-Robert, 3.10.1990, n°29-29, 64
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