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  • 2 blanches, 1 noire

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Goubely. N°1/6. 1968.
     
  • Giboulée

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix pour la Coopérative Tapisseries de France. Avec son bolduc signé de l’artiste, avec la mention "ex.unique". 1959.
     
  • Luc Estang

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc. Circa 1947.
           
  • Hommage à Vivaldi

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. Avec son bolduc signé. 1963.     Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….   Le thème des saisons est un poncif de l'histoire de la tapisserie que se sont entendus à réactiver les cartonniers du XXe siècle, Lurçat au premier rang d'entre eux (cf. sa tenture des Saisons commandée par l'Etat dès 1939). Ici, Saisons, Zodiaque, Musique (le titre, seulement), cohabitent : l’oeuvre est une vaste synthèse de différentes sources d’inspirations de l’artiste. Gamme chromatique et attributs spécifiques (l’iconographie est traditionnelle) permettent de suivre le cycle annuel. Les saisons seront aussi tissées 2 par 2, à l’horizontale, dans un plus petit format (3 m²), et sans reference à Vivaldi.       Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966, n°19 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°139 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976, reproduit Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Boulogne sur Mer, Bibliothèque municipale, 1978 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Paris,Musée de la Poste, 1980, reproduit Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Abbaye Saint Jean d’Orbestier, 1992, reproduit        
  • Cortège d'Orphée

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. 1961.           Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….   « Le bestiaire ou le cortège d’Orphée » est un recueil de poèmes d’Apollinaire qu’illustrera Picart le Doux de lithographies en 1962 (après Raoul Dufy, dans l’édition originale). Il conçoit simultanément un carton de tapisserie, sous la forme du damier chère à Lurçat, où, dans les cases, figurent écrevisse, chèvre ou lion,…., en différents aspects, variés, du règne animal.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966, n°13 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°108 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Boulogne sur Mer, Bibliothèque municipale, 1978 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Paris,Musée de la Poste, 1980 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Abbaye Saint Jean d’Orbestier, 1992  
  • Le trident de Neptune

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. 1946.         Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….     Notre carton, l’un des premiers de l’artiste, témoigne de ses références allégoriques et mythologiques (cf. “le trésor d’Amphitrite” de 1949) pour traiter la Mer. Une tapisserie proche, “les algues”, se veut elle plus littérale.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°6 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Boulogne sur Mer, Bibliothèque municipale, 1978 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Paris,Musée de la Poste, 1980 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Abbaye Saint Jean d’Orbestier, 1992    
  • Les 6 mots du secret

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé, n°1/1. 2001.
        En 1987, Texier reçoit la commande de la tenture des Droits de l’Homme, pour le bicentenaire de la Révolution. Le choix est inattendu, l’artiste, encore jeune, n’ayant jamais alors donné de cartons de tapisserie. Elle permet alors de fédérer les ateliers aubussonnais encore en activité, les 7 tapisseries de la tenture totalisant plus de 130 m² tissés de citations littérales (les tables de la déclaration sont reproduites à l’identique la gravure de l’époque révolutionnaire) , objets oscillants, signes, textes…. Par la suite, Texier continuera à fournir des cartons, tant pour les Manufactures Nationales (une suite de 3 tapisseries, un tapis) que pour Aubusson. Notre carton reprend les signes plastiques, les textes épars, les traces propres à l’univers graphique et plastique de l’artiste, qui constituent, pour le citer « des cartes où [il] introdui[t] des éléments de pilotage », afin que le « secret » éponyme nous soit révélé.   Bibliographie : La Suite des Droits de l’Homme, Niort, 1989
  • Instruments de musique lunaire

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. 1950.
        Peintre et graveur, Lucien Coutaud travaille aussi pour le théâtre avec Dullin, Barrault : il réalise alors de nombreux décors et costumes. Mais c’est la rencontre avec Marie Cuttoli en 1933 qui l’amènera à la tapisserie : celle-ci lui commande alors surtout des  cartons de sièges . La plupart des tapisseries suivantes seront tissés chez  Pinton pour la Compagnie des Arts Français, qui vise à intégrer la Tapisserie dans le décor intérieur. Les 3 dernières tapisseries de l’artiste en 1960 témoignent de sa renommée puisque « Jardins exotiques » ornent le salon de Première Classe du "France ". Les qualités de scénographe influencé par le surréalisme se reflètent dans l’œuvre tissée de Coutaud : son univers est figuratif, mais stylisé (les formes sont aiguës, hachées), résolument onirique, avec d’insolites bordures très souvent.     Le carton « instruments de musique lunaire » (Coutaud dessinait lui-même ses cartons gouachés, sans avoir recours aux cartons numérotés) date de 1950 : c’est une des rares tapisseries de l’artiste (avec justement « harpe marine », et « violon printanier », autres témoignages du goût pour ces natures mortes musicales chez l’artiste) où la figure humaine se fasse rare. Le centre de la composition (de la scène) est occupé par les instruments, tandis que 2 têtes (souffleurs, musiciens dans la fosse) ornent les coins inférieurs, le tout dans un paysage austère, nocturne (lunaire justement), illustration des mondes oniriques chers à l’artiste. Le théâtre de la ville de Göteborg conserve un exemplaire de cette tapisserie.     Bibliographie : J. Cassou, M. Damain, R. Moutard-Uldry, la tapisserie française et les peintres cartonniers, Tel, 1957, ill. p.86 Cat. Exp. Lucien Coutaud, œuvre tissé, Aubusson, Musée Départemental de la Tapisserie, 1988-1989, illustrée p.42-43 Cat. Expo. Le théâtre en tapisserie, Cavaillès, Lurçat, Matisse, Sorèze, Abbaye-école Musée dom Robert, 2017, ill. n°8
     
  • Le dindon

       
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc. Circa 1960.
            Perrot commence son oeuvre de cartonnier à l’issue de la guerre, réalisant près de 500 cartons, avec de nombreuses commandes de l’Etat, la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  un foisonnement de papillons ou d’oiseaux, le plus souvent, se détache sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs (dont s’inspirera aussi Dom Robert).   Notre tapisserie est exemplaire des portraits d’oiseaux de l’artiste ; le dindon y apparaît, comme souvent, associés à d’autres oiseaux, sur un fond inspiré des « mille-fleurs » médiévales. Un autre exemplaire a été tissé pour le Ministère de la Reconstruction.       Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982 Tapisserie d’Aubusson, Association du développement du pays d’Aubusson, 1983, ill.p.40 Cat. Expo. René Perrot, mon pauvre cœur est un hibou, Aubusson, Cité de la Tapisserie, 2023    
     
  • Le violon printanier

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé, n°2/6. 1956.
       
    Peintre et graveur, Lucien Coutaud travaille aussi pour le théâtre avec Dullin, Barrault : il réalise alors de nombreux décors et costumes. Mais c’est la rencontre avec Marie Cuttoli en 1933 qui l’amènera à la tapisserie : celle-ci lui commande alors surtout des  cartons de sièges . La plupart des tapisseries suivantes seront tissés chez  Pinton pour la Compagnie des Arts Français, qui vise à intégrer la Tapisserie dans le décor intérieur. Les 3 dernières tapisseries de l’artiste en 1960 témoignent de sa renommée puisque « Jardins exotiques » ornent le salon de Première Classe du « France « . Les qualités de scénographe influencé par le surréalisme se reflètent dans l’œuvre tissée de Coutaud : son univers est figuratif, mais stylisé (les formes sont aiguës, hachées), résolument onirique, avec d’insolites bordures très souvent.   Le lien est étroit entre musique et onirisme dans l’univers de Coutaud : il conçoit des natures mortes musicales où les instruments prennent vie (cf. »harpe marine »), soulignés par des bordures foisonnantes d’excentricité.   Bibliographie : Cat. Exp. Lucien Coutaud, œuvre tissé, Aubusson, Musée Départemental de la Tapisserie, 1988-1989, illustrée p.50
  • Fireworks (feu d'artifice)

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Avignon. 1960.  
      Mark Adams a réalisé ses premiers cartons de tapisserie dès 1952 (artiste polymorphe, il se consacrera également à la fresque, au vitrail…). Il vient en France en 1955, travaille avec Lurçat aux Tours Saint-Laurent, et à l’Ecole Nationale d’Art Décoratif d’Aubusson. L’un des rares peintes-cartonniers américains, il participera aux Biennales de Lausanne, et donnera plus d’une centaine de cartons, la plupart tissés à Aubusson, notamment chez Paul Avignon.   Surtout connu pour ses tapisseries à motifs d’ailes, Mark Adams a développé des sources d’inspiration très variées. Notre "tapisserie est liée à "Fire Fountain", un autre carton qui se concentre sur les motifs de lumière, et d'étincelles de feux d'artifice, sur le fond sombre d'un ciel nocturne" (Collectif, Mark Adams, catalogue raisonné of tapestries, Stanford University Press, 2012, n°033, p.91)     Bibliographie : Collectif, Mark Adams, catalogue raisonné of tapestries, Stanford University Press, 2012, n°033      
  • Brochette

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc signé. Circa 1955.
              L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.     La brochette est discrète (dans certains cartons, Lurçat n’hésite pas à ficher des poissons sur des tridents), et les poissons apparaissent comme sur un étal, une disposition qui reprend le cloisonnement de ses fameuses armoires.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • D'or et d'ombre

         
    Tapisserie tissée par l’atelier Cartron. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°1/1. Circa 1970.
          D’abord sculpteur, utilisant les matériaux les plus divers (acier, béton, céramique,…), Borderie se découvre une passion pour la tapisserie dans les années 50, faisant tisser son premier carton en 1957. Encouragé par Denise Majorel, il reçoit en 1962 le Grand Prix National de la Tapisserie. En 1974, il est nommé directeur de L’Ecole Nationale des Arts Décoratifs d’Aubusson, dont il démissionnera très rapidement. Il a réalisé près de 500 cartons peints, abstraits, aux formes simples, dégradées dans une gamme de couleurs réduite, avec des tissages à gros points. On trouve ici les mêmes préoccupations autour de la lumière (et de l’ombre) que dans « les armes de la lumière » (et que chez Matégot). Borderie est alors tissé aussi par d’autres ateliers que Legoueix à Aubusson, Rado, Daquin et, plus confidentiel, Chartron à Angers (qui tissa notamment Jorj Morin).     Bibliographie : Cat. Expo. André Borderie “pour l’homme simplement”, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1998 Cat. Expo. André Borderie et la tapisserie d’Aubusson, Aubusson, Manufacture Saint-Jean, 2018
  • Les 3 Grâces

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. N°3/6. Tissé circa 2000, d'après une gouache de 1962.  
       
    Braque fait partie des grands artistes du XXe siècle qui se sont consacrés, même modestement, à la tapisserie. C'est d'abord à la demande de Marie Cuttoli, dès 1933, qu'il confiera des oeuvres destinées à être reproduites en tapisserie (Nature morte au guéridon, en dépôt au Musée des Beaux-Arts de Grenoble). Dans les années 50 et 60, c'est Pierre Baudouin,en liaison avec les lissiers d'Aubusson et des Manufactures Nationales, qui sera chargé d'élaborer des cartons-transcriptions à partir d'oeuvres de l'artiste. Simultanément, peu avant sa mort en 1963, Braque réalise une dernière série de gouaches sur le thème des métamorphoses destinées à être transcrites dans différents médias. La tapisserie sera l'un d'entre eux.     "Les trois grâces", de 1962, est l'une de ces gouaches qui sera transposée en sculpture ou en bijoux. On y retrouve le style à la fois lyrique et synthétique des dernières oeuvres de l'artiste que l’on retrouve par exemple au décor du plafond de la salle Henri II du Musée du Louvre, les Oiseaux, 1953.
       
  • Soleil orange

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. N°3/8. 1964.       Jean Picart le Doux est l'un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot "la Marseillaise". Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,...), il est membre fondateur  de l'A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L'Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l'Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,.... Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d'inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles...), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux...), l'homme, les textes,....   Notre carton reprend, de façon asymétrique, « Solstice d’hiver » : l’évocation des Saisons, thème majeur de l’artiste, perdurera tout au long de son œuvre.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Valentine Fougère, Tapisseries de notre temps, les éditions du temps, 1969, ill.p.84 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d'art, 1972 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980          
  • Melinjana

         
    Tapisserie tissée par l’atelier de la Tuilière. Avec son bolduc. Circa 1970.
        Installé à Venasque après avoir pratiqué son art aux Gobelins, Daniel Drouin a conçu de nombreuses tapisseries tissées sur métiers de haute lisse. La variété des matériaux, le goût pour l’abstraction, ainsi que le tissage  par le concepteur du motif, répondent à certaines préoccupations de « la Nouvelle Tapisserie » d’alors, sans aller au-delà des 2 dimensions néanmoins.
  • Le grand-duc

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc. Circa 1950.
            L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres,  la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et  la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Les représentations naturalistes des animaux sont inhabituelles chez Lurçat (on pense plutôt à Maingonnat). Mais les fonds colorés en aplats segmentent et distinguent les différentes espèces, dans un cloisonnement contrastant caractéristique de l’artiste.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Byzance

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. Avec son bolduc, n°3/6. Circa 1980.     Toffoli s'est beaucoup consacré à la tapisserie avec la manufacture Robert Four, à partir de 1976, réalisant des centaines de cartons. On  y retrouve  les transparences post-cubistes propres au peintre, ainsi que ses sujets. En effet, la tapisserie de Toffoli ne se démarque pas de sa peinture : Sainte-Sophie et le Bosphore garantissent le voyage.  
  • Algues en profondeurs

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé de l’artiste, n°1/6. Circa 1960.
          Matégot, d'abord décorateur, puis créateur d'objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959),  rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d'abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales ("Rouen", 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI...)  et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d'autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l'abstraction, lyrique d'abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés...   La gamme chromatique « camouflage » annonce les cartons ultérieurs de l’artiste mais le traitement lyrique entre ombres et lumières reste caractéristique du milieu des années 60 : si le sujet (les fonds marins) est rare, on retrouve les habituels effets de transparence rendus par de subtils dégradés dans une gamme chromatique limitée.     Bibliographie : Waldemar Georges, Mathieu Matégot, numéro spécial Prisme des Arts, 1957 Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991 Patrick Favardin, Mathieu Matégot, Editions Norma, 2014
     
  • Les eaux dormantes

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Pinton. Avec son bolduc signé de l’artiste, n°2/6. Circa 1970.
        Matégot, d'abord décorateur, puis créateur d'objets et de mobilier (activité à laquelle il renonce en 1959),  rencontre François Tabard en 1945, et lui donne ses premiers cartons, figuratifs d'abord, puis bientôt abstraits, dès les années 50. Il devient membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1949, participe à de multiples expositions internationales (Matégot, comme Lurçat avant lui, sera un infatigable militant de la tapisserie), répond à de nombreuses commandes publiques, parfois monumentales ("Rouen", 85 m2 pour la préfecture de Seine-Maritime, mais aussi tapisseries pour Orly, pour la Maison de la Radio, pour le FMI...)  et réalise pas moins de 629 cartons jusque dans les années 70. En 1990 est inaugurée la fondation Matégot pour la tapisserie contemporaine à Bethesda, aux Etats-Unis. Matégot a fait partie, avec d'autres artistes comme Wogensky, Tourlière ou Prassinos, de ceux qui orienteront résolument la laine vers l'abstraction, lyrique d'abord, géométrique dans les années 70, en exploitant différents aspects techniques du métier : dégradés, battages, piqués, pointillés...   Dans ces « eaux dormantes », Matégot nous convie à un habituel contraste chez lui entre  ténèbres et clarté, lueur et obscurité : une abstraction lumineuse articulée entre rouge, jaune et noir, une gamme chromatique qui semble éloignée du titre.   Bibliographie : Cat. Exp. Matégot, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1990-1991 Patrick Favardin, Mathieu Matégot, Editions Norma, 2014 Cat. Expo. Lurçat/Matégot, Face à face, Paris, Galerie Chevalier, 2019
  • Oiseaux et feuillages

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc signé de l'artiste. 1961.       Lurçat sollicite Saint-Saëns, d’abord fresquiste, dès 1940. Et, pendant la guerre, celui-ci produit ses premiers chefs d’oeuvre allégoriques, tapisseries d’indignation, de combat, de résistance : “les Vierges folles”, “Thésée et le Minotaure”. A l’issue de la guerre, tout naturellement, il rejoint Lurçat dont il partage les convictions (sur le carton numéroté et les tons comptés,  sur l’écriture spécifique que requiert la tapisserie,…) au sein de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie). Son univers, où la figure humaine, étirée, allongée,  tient une place considérable (comparée notamment à la place qu’elle occupe chez ses confrères Lurçat, ou Picart le Doux),  tourne autours de thèmes traditionnels : la femme, la Commedia dell’arte, les mythes grecs,…, sublimés par l’éclat des coloris et la simplification de la mise en page. Il évoluera ensuite, dans les années 60 vers des cartons plus lyriques, presque abstraits, où dominent éléments et forces cosmiques.   "[Ce carton] fut un succès (7 exemplaires) et il y a 2 versions : l'une à fond bordeaux, l'autre à fond noir. Une fois encore Saint-Saëns fait référence à la grande tradition des verdures peuplées d'animaux et de fleurs, art de délassement sans prétention...." (Michèle Heng dans Cat. Expo. Saint-Saëns, oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1987, p.34)     Bibliographie : Cat. Expo. Saint-Saëns, Paris, galerie La Demeure, 1970 Cat. Expo. Saint-Saëns, oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1987 Cat. Expo. Marc Saint-Saëns, tapisseries, 1935-1979, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1997-1998  
  • L'écarlate de jour

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Goubely. 1953.
          L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   S’il est un motif qui traverse l’œuvre de Lurçat, c’est celui du coq, décliné à l’infini. Notre modèle (véritablement écarlate celui-là) est un écho, plus grand et inversé, d’« Ecarlate bleu » de 1953.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Claude Roy, Jean Lurçat, Pierre Cailler 1966, reproduit n°100 Cat.Expo. Jean Lurçat, Nice, Musée des Ponchettes, 1968 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Denise Majorel, une vie pour la tapisserie, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat, la terre, le feu, l’eau, l’air, Perpignan, Musée d’art Hyacinthe Rigaud, 2024    
  • Les 3 papillons

        Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Picaud. Avec son bolduc signé de la veuve de l'artiste, n°1/6. Circa 1980.       Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….     S’il est un thème de prédilection chez Lurçat, le papillon est plus rare chez Picart le Doux. Même ici, et malgré le titre, leur présence est marginale : le carton reprend en fait, en mode mineur, « Lumière », de 1960.     Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980          
  • Voiles d'Orient

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. Avec son bolduc, n°EA. Circa 1980.     Toffoli s'est beaucoup consacré à la tapisserie avec la manufacture Robert Four, à partir de 1976, réalisant des centaines de cartons. On  y retrouve  les transparences post-cubistes propres au peintre, ainsi que ses sujets. En effet, la tapisserie de Toffoli ne se démarque pas de sa peinture : peintre-voyageur,  il illustre dans notre carton des jonques observées lors de séjours en Extrême-Orient.  
  • Trésor d'Amphitrite

      Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Berthaut. Avec son bolduc déchiré. 1949.     Jean Picart le Doux est l’un des grands animateurs du renouveau de la tapisserie. Ses débuts dans le domaine datent de 1943 : il réalise alors des cartons pour le paquebot « la Marseillaise ». Proche de Lurçat, dont il épouse les théories (tons limités, cartons numérotés,…), il est membre fondateur  de l’A.P.C.T.(Association des Peintres-cartonniers de Tapisserie), et bientôt professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. L’Etat lui commande de nombreux cartons tissés pour la plupart à Aubusson, pour certains aux Gobelins : les plus spectaculaires le seront pour l’Université de Caen, le Théâtre du Mans, le Paquebot France ou la Préfecture de la Creuse,…. Si les conceptions de Picart le Doux  sont proches de celles de Lurçat, ses sources d’inspiration, ses thématiques, le sont aussi,  mais dans un registre plus décoratif que symbolique, où se côtoient les astres (le soleil, la lune, les étoiles…), les éléments, la nature (le blé, la vigne, les poissons, les oiseaux…), l’homme, les textes,….   Une synthèse (dès 1949 !) entre Mer et Musique, thèmes omniprésents chez l’artiste, dans une gamme chromatique inhabituelle. Le thème du trésor sous-marin sera repris de façon plus littérale chez Perrot, dans « Trésors enfouis » par exemple.   Bibliographie : Marthe Belle-Joufray, Jean Picart le Doux, Publications filmées d’art et d’histoire, 1966 Maurice Bruzeau, Jean Picart le Doux, Murs de soleil, Editions Cercle d’art, 1972, n°18 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, tapisseries, Musée de Saint-Denis, 1976 Cat. Exp. Jean Picart le Doux, Musée de la Poste, 1980            
  • La cage aux oiseaux

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée dans les ateliers Pinton. Avec son bolduc, n°1/6. Circa 1980.
          Bien que dessinateur de soieries dans sa jeunesse, et concepteur de tableaux de grand format servant de manifestes lors d’expositions (« la peste en Beauce » de 1953 mesurait par exemple 250 x 360 cm), l’intérêt de Lorjou pour la tapisserie fut tardif : peut-être considérait-il la rudesse et la robustesse de son style inappropriés au tissage (ses proches, d’ailleurs, Rebeyrolle, Mottet, Sébire, … ne seront eux-mêmes jamais tissés). Dans les années 70 son style devient plus onirique et moins expressionniste : c’est alors qu’il donnera des cartons pour l’atelier Pinton.   La gamme chromatique, les motifs d’oiseaux, sont caractéristiques du Lorjou des années 70 ; la matière des tableaux est restituée en tapisserie par les différences de points de tissage.  
  • L'oiseau de feu

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée dans les ateliers Pinton. Avec son bolduc signé. 1963.
          Attiré par les grandes surfaces, sous l’influence d’Untersteller à l’Ecole des Beaux-Arts, Hilaire a exécuté de nombreuses peintures murales. Logiquement, il a réalisé, à partir de 1949, en même temps que de nombreux artistes, stimulés par Lurçat (il fera partie à ses côtés de l’A.P.C.T., Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie), de nombreux cartons (quelques dizaines), dont certains ont été tissés à Beauvais ou aux Gobelins.   « L’oiseau de feu » témoigne d’une veine dynamique assez rare chez Hilaire, dont les serres ou les forêts sont plus connues : son style fracturé, kaléidoscopique se prête admirablement pourtant à l’expression du mouvement.     Bibliographie : Cat. Expo., Hilaire, oeuvre tissé, galerie Verrière, 1970, ill. Cat. Expo. Hilaire, du trait à la lumière, Musée Départemental Georges de la Tour, Vic-sur-Seille, 2010.  
  • La mort du lièvre

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Rivière des Borderies. 1946.
     
        Perrot commence son oeuvre de cartonnier à l’issue de la guerre, réalisant près de 500 cartons, avec de nombreuses commandes de l’Etat, la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  un foisonnement de papillons ou d’oiseaux, le plus souvent, se détache sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs (dont s’inspirera aussi Dom Robert).     L’une des plus anciennes tapisseries de Perrot, contemporaine de « la chasse au renard » qui figurait à l’exposition séminale de 1946, notre carton témoigne de la première inspiration de Perrot : goût pour la Nature, les animaux, intérêt pour la botanique, la géologie, pour les paysages habités (l’homme est absent ici, mais il habite le village, il est chasseur )… L’artiste-ethnographe recycle en tapisserie les observations menées pour le Musée des Arts et traditions populaires pendant la guerre.       Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982, ill. p.83 Cat. Expo. René Perrot, mon pauvre cœur est un hibou, Aubusson, Cité de la Tapisserie, 2023
  • Le chien vert

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. 1949.
          L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Amateur de chiens, Lurçat avait des lévriers afghans. Si on les retrouve littéralement dans ses cartons, le thème du chien, toujours environné de feuillages acérés, est omniprésent à la fin des années 40 : « Chien vert » est notamment proche du « Basset », contemporain.   Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat.Expo. Jean Lurçat, Nice, Musée des Ponchettes, 1968 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Denise Majorel, une vie pour la tapisserie, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016, reproduit p.76 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat, la terre, le feu, l’eau, l’air, Perpignan, Musée d’art Hyacinthe Rigaud, 2024  
  • Horizon bleu

     
     
    Tapisserie tissée par l'atelier 3 pour la galerie Attali. Avec son bolduc, n°1/6. 1976.
       
     
    Protagoniste de l’abstraction géométrique et, à ce titre, défendu par la galerie Denise René , grande promotrice de la tapisserie abstraite (« Distances », fut tissé en 1973, l’un des derniers cartons à être tissé chez Tabard pour la galerie) , Morisson se singularise par ses compositions en bandes chromatiquement harmonisées en dégradés. C’est cette esthétique qui prévaut dans notre tapisserie ; si l’atelier A3 s’est plutôt illustré dans le tissage d’abstraits lyriques (Alechinsky, Arthus-Bertrand, Miotte…), plus propices à des pas de côté techniques, le spectre de ses réalisations est en réalité très large : Cathelin, Malel, Lindström, Druillet….voire, géométrique aussi, Mortensen.  
  • Vera Cruz

       
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Simone André. Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1955.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Son voyage au Brésil en 1954 sera une source d'inspiration déterminante pour Lurçat : la flore et la faune (notamment les papillons, thème récurrent) amazonienne(s) apparaissent alors de façon récurrente : "Ce qui m'intéresse dans le papillon, ..., c'est l'invention extraordinaire que constituent l'entrelacs des formes, le pétillement des coloris, ce côté gratuit de la coloration..." (Claude faux, Lurçat à haute voix, 1962, p.151). Cette source géographique connaîtra plusieurs avatars : « Vera Cruz » donc, mais aussi « New Delhi »…seront prétextes à papillons.   Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat.Expo. Jean Lurçat, Nice, Musée des Ponchettes, 1968 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Denise Majorel, une vie pour la tapisserie, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat, la terre, le feu, l’eau, l’air, Perpignan, Musée d’art Hyacinthe Rigaud, 2024  
  • Escorte

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Picaud pour la galerie Verrière. Avec son bolduc signé, n°EA. Circa 1970.
       
    Marc Petit rencontre Jean Lurçat en 1954, séjourne à Aubusson en 1955, expose pour la première fois à La Demeure en 1956, devient membre de l'A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) en 1958. A partir de ces débuts fulgurants, il produit des centaines de cartons, dans un style très personnel, où des échassiers croisent des funambules dans des paysages oniriques.   Economie de moyens toujours, avec de larges aplats et une gamme chromatique resserrée, pour un thème singulier : un astre au fond des mers, « escorté » de poissons inquiétants, une singulière aube (leitmotiv chez l’artiste) de la vie.
     
     
  • Composition

     
     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Caron. Circa 1970.
            Peintre malheureusement quelque peu oublié aujourd’hui, bien qu’il fût l’un des premiers abstraits libanais, Assem Stétié (il est le frère du plus connu poète et critique Saleh Stétié, proche lui-même de nombreux artistes) a mené une œuvre personnelle à la fois lyrique et maîtrisée, faite de signes de couleurs pures, une forme de calligraphie personnelle, particulièrement dans les années 70, dont nous pouvons dater notre tapisserie.
  • Le soleil d'Apremont

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Picaud. Avec son bolduc signé, n°1/4. Circa 1965.
       
    Maurice André a séjourné à Aubusson pendant toute la guerre. Fondateur du groupe coopératif « Tapisserie de France », et membre de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie), il développe une esthétique  personnelle, loin de Lurçat, fait de rigoureux aplats cubisants, dans une gamme chromatique souvent épurée, et reçoit d’ambitieuses commandes publiques, pour le Conseil de l’Europe à Strasbourg ( « L’Europe unie dans le Travail et la Paix »), ou le Pavillon Français pour l’Exposition de 1958 à Bruxelles («  La Technique moderne au service de l’Homme »). Tout naturellement (et comme Wogensky, Prassinos,…), il évolue ensuite vers l’abstraction, d’abord plutôt lyrique puis dans un style de plus en plus géométrique, dans une trajectoire très proche de celle de Matégot.   Au mitan des années 60, le style d’André se rapproche de celui de Matégot, fait d'assemblages lyriques de formes triangulaires, dans une gamme chromatique homogène, et parsemées de striures, taches, tavelures,... souvent noires, où différentes techniques propres à la tapisserie sont mises à contribution  pour accentuer l'effet de volume et de profondeur.
     
  • Nuit sidérale

       
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc. Circa 1965.
     
     
    Maurice André a séjourné à Aubusson pendant toute la guerre. Fondateur du groupe coopératif « Tapisserie de France », et membre de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie), il développe une esthétique  personnelle, loin de Lurçat, fait de rigoureux aplats cubisants, dans une gamme chromatique souvent épurée, et reçoit d’ambitieuses commandes publiques, pour le Conseil de l’Europe à Strasbourg ( « L’Europe unie dans le Travail et la Paix »), ou le Pavillon Français pour l’Exposition de 1958 à Bruxelles («  La Technique moderne au service de l’Homme »). Tout naturellement (et comme Wogensky, Prassinos,…), il évolue ensuite vers l’abstraction, d’abord plutôt lyrique puis dans un style de plus en plus géométrique, dans une trajectoire très proche de celle de Matégot.     Au mitan des années 60, le style d’André se rapproche de celui de Matégot, où battages, piqués, pointillés sont la norme. Par son thème,  son traitement, sa gamme chromatique, son format, notre carton est proche de « Grand nocturne », conservé au Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers.
  • Florale n°3

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc signé de la veuve de l'artiste. Circa 1955.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   L’assujetissement des motifs à un cloisonnement est récurrent chez Lurçat (que l’on songe à ses « armoires ») ; néanmoins, la nature, les fleurs, ne peuvent être contraints, et tendent à s’échapper du cadre. La composition est la reprise de la partie droite de « Nouveau jardin Marcenac », carton de 1955.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat.Expo. Jean Lurçat, Nice, Musée des Ponchettes, 1968 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Denise Majorel, une vie pour la tapisserie, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Composition

     
     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Four. N°EA2. Circa 1980.
        Artiste complet, qui pourtant disait n’être « ni peintre, ni dessinateur, ni affichiste, ni écrivain, ni graveur. Je ne suis ni abstrait, ni figuratif. … Je ne comprends pas mes images, et chacun est libre de les comprendre comme il veut. J’ai seulement essayé de fixer mes propres rêves, avec l’espoir que les autres y accrochent les leurs », Folon a rencontré un incroyable succès, depuis les illustrations pour les grands magazines américains dans les années 60, les nombreuses affiches, les œuvres présentées aux biennales de Venise et de Sao Paulo, les génériques pour Antenne2,….Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’il se soit intéressé aussi à la tapisserie (sa plus grande composition, 80 m² figure au Centre des Congrès de Monaco, tissée, comme les autres, par l’atelier Four), dans son style clair et mesuré, et dont l’inspiration n’est pas sans rappeler son compatriote Magritte. L’esthétique de notre tapisserie est très inspirée de l’aquarelle (teintes pâles, effets de dégradés,…), médium de prédilection de Folon, ce qui lui donne une spécificité aux antipodes des créations d’autres peintres-cartonniers contemporains. L’œil-soleil, leitmotiv chez Folon, surplombant un paysage, témoigne de son onirisme singulier.     Bibliographie : Léon-Louis Sosset, Tapisserie contemporaine en Belgique, Perron, 1989, reproduite p.138  
  • Les jonques

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Four. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°1/6. Circa 1980.       Toffoli s'est beaucoup consacré à la tapisserie avec la manufacture Robert Four, à partir de 1976, réalisant des centaines de cartons. On  y retrouve  les transparences post-cubistes propres au peintre, ainsi que ses sujets. En effet, la tapisserie de Toffoli ne se démarque pas de sa peinture : peintre-voyageur,  il illustre dans notre carton des jonques observées lors de séjours en Extrême-Orient.
  • Les hyades

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°5/6. 1968.
          Membre de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie), Wogensky est un des nombreux artistes qui se consacreront à la tapisserie à la suite de Lurçat, dans l’immédiat après-guerre. D’abord influencé par celui-ci, l’oeuvre de Wogensky (159 cartons d’après le catalogue d’exposition de 1989) évolue ensuite ensuite dans les années 60 vers une abstraction lyrique pas toujours complètement assumée, des thèmes cosmiques-astronomiques aux formes d’oiseaux décomposées et en mouvement, vers des cartons plus épurés et moins denses. S’il s’est toujours proclamé peintre, la réflexion de l’artiste sur la tapisserie est très aboutie : “Réaliser un carton mural…. c’est penser en fonction d’un espace qui ne nous appartient plus, par ses dimensions, son échelle, c’est aussi l’exigence d’un geste large qui transforme et accentue notre présence”.   « Les Hyades » appartient à la veine « cosmique » de Wogensky (son titre même en fait foi), qui court tout au long des années 60, et dont « Cosmos » (1968, Université de Strasbourg), et « Galaxie » (1970, Sénat, palais du Luxembourg) seront les points d’orgue. Chinés (omniprésents) et aplats y cohabitent en accords de couleurs tout en nuances, dans un monde curieux, inconnu, aussi proche de très petites cellules vues au microscope, que de l’infiniment grand.     Bibliographie : Cat. Expo. Robert Wogensky, l’oeuvre tissé, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie, 1989 Cat. Expo. Robert Wogensky, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1989-1990    
  • Bouquet d'artifice

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1960.
        D’abord affichiste, puis artiste-ethnographe pendant la guerre, Perrot commence son oeuvre de peintre-cartonnier à l’issue de celle-ci : il concevra près de 500 cartons, obtenant de nombreuses commandes de l’Etat (33 cartons, Perrot est le cartonnier du XXe siècle le plus représenté dans les collections du Mobilier National !), la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  traité en aplats (sans chinés, sans piqués) un foisonnement d’animaux (d’oiseaux le plus souvent), se détache, sans perspective, sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs médiévales.   Comme une pyrotechnie florale, « Bouquet d’artifice » déploie en gerbe les différentes variétés, même légèrement stylisées, dans une frénésie de couleurs accentuée par le fond noir : une ode à la Nature.     Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982 Cat. Expo. René Perrot, mon pauvre cœur est un hibou, Aubusson, Cité Internationale de la Tapisserie, 2023  
  • Vent de sable

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l’atelier Legoueix. Avec son bolduc signé de l'artiste, n°EA/2. Circa 1970.
     
    D’abord sculpteur, utilisant les matériaux les plus divers (acier, béton, céramique,…), Borderie se découvre une passion pour la tapisserie dans les années 50, faisant tisser son premier carton en 1957. Encouragé par Denise Majorel, il reçoit en 1962 le Grand Prix National de la Tapisserie. En 1974, il est nommé directeur de L’Ecole Nationale des Arts Décoratifs d’Aubusson, dont il démissionnera très rapidement. Il a réalisé près de 500 cartons peints, abstraits, aux formes simples, dégradées dans une gamme de couleurs réduite, avec des tissages à gros points.   Abstraction dynamique, gamme chromatique entre orange et marron, modèles abstraits jouant sur les effets plastiques de la lumière à travers les couleurs : un carton classique d’André Borderie.   Bibliographie : Cat. Expo. André Borderie “pour l’homme simplement”, Angers, Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine, 1998 J.J. et B. Wattel, André Borderie et la tapisserie d'Aubusson, Editions Louvre Victoire, 2018
  • Le verveux (variante)   Tapisserie probablement d'Aubusson. Circa 1947.     Féru d’art mural dès 1937 (il participe à l’Exposition Internationale), Lagrange dessine ses premiers cartons en 1945, et devient l’un des membres fondateurs de l’A.P.C.T. D’abord expressionnistes (comme Matégot ou Tourlière), ses cartons  (à partir de sa collaboration avec Pierre Baudouin) évoluent vers une stylisation qui aboutira dans les années 70 à des cartons faits de signes épurés dans des tons purs. Par ailleurs, au-delà de son rôle dans la renaissance de la tapisserie (et des commandes publiques afférentes), Lagrange sera Professeur à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, mais aussi un collaborateur régulier de Jacques Tati, un concepteur de décors monumentaux, enfin un artiste-peintre reconnu, proche d’Estève ou de Lapicque.   « Le verveux », grande tapisserie de 203 x 285 cm tissée chez Tabard (et dont le carton est conservé à la cité de la Tapisserie d’Aubusson) est caractéristique de la première veine de Lagrange : par son thème (l’anachronisme réaliste de vieux métiers exercés par de petites gens), par son traitement, expressionniste. Notre carton reprend ce thème, à plus petite échelle, avec un seul personnage, et une gamme chromatique différente, certains détails subsistant : la lampe à pétrole, les poissons bariolés au sol…     Bibliographie : Cat. Exp. Lagrange, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1987 Robert Guinot, Jacques Lagrange, les couleurs de la vie, Lucien Souny editeur, 2005 J.J. et B. Wattel, Jacques Lagrange et ses toiles : peintures, tapisseries, cinéma, Editions Louvre Victoire, 2020  
  • Composition

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Four. N° EA. Circa 1960.
      Fumeron réalise ses premiers cartons (il en réalisera plus de 500) dès les années 40, en collaborant avec les ateliers Pinton, puis en recevant de nombreuses commandes de l’Etat, avant de participer à la décoration du paquebot “France”. D’abord figuratif, et influencé par Lurçat, il évolue vers l’abstraction, avant de revenir vers une figuration colorée et réaliste à partir des années 80.   Carton abstrait typique de l'artiste, dans une veine (et une gamme chromatique !) qui le rapproche de Borderie ou de Wogensky, et dont les réalisations de l’époque, bien qu’oubliées, n’ont rien à envier à celles de ses pairs.  
  • Faisan d'ombre

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Caron. Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1950.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde.   Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Chez Lurçat, le motif du coq peut prendre plusieurs intitulés : paon, faisan (pour s’en tenir à des titres ornithologiques, car du motif plastique à sa valeur symbolique les déclinaisons sont infinies). Quant au traitement « en négatif », sans aplats, il apparait régulièrement à partir de « coq dentelle » (un programme en soi, un jeu entre textiles) de 1946.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Denise Majorel, une vie pour la tapisserie, Aubusson, Musée départemental de la tapisserie, reproduit p.59 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013, reproduit fig.154 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Soleil couchant

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1950.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Le motif de la chouette (plutôt un hibou d’ailleurs) aux ailes déployées, figure tutélaire et protectrice, se déploie à partir des années 50. Une des photos les plus célèbres de l’artiste le montre d’ailleurs les bras écartés, les mains sur son crane chauve, avec derrière-dessus, une telle chouette.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Bel oiseau querelleur

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Tabard. Avec son bolduc. 1948.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Notre tapisserie reprend un vers du « Coq » d’Aragon, évoqué de façon plus extensive dans « Oiseau de toutes les couleurs » (carton de 1948 dont un exemplaire est conservé à la Cité de la Tapisserie, à Aubusson). Le mot comme motif plastique est récurrent chez Lurçat ; ici, il permet une concordance thématique et symbolique (le coq), politique et historique (la Résistance, le PCF).       Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Oiseaux

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par la coopérative Tapisseries de France. 1952.
            Perrot commence son oeuvre de cartonnier à l’issue de la guerre, réalisant près de 500 cartons, avec de nombreuses commandes de l’Etat, la plupart tissées à Aubusson. Son style éminemment décoratif et chatoyant est très caractéristique :  un foisonnement de papillons ou d’oiseaux, le plus souvent, se détache sur un fond végétal, dans le goût des tapisseries mille-fleurs (dont s’inspirera aussi Dom Robert).   Si, en tapisserie, les oiseaux sont récurrents chez Perrot (comme une marque de fabrique !), le fond à motif de paysage est rare. Pourtant, l’artiste a produit de nombreuses gouaches au gré de ses déplacements (le Doubs, l’Auvergne, Collioure, les Canaries….), œuvre sensible et, restée, pour l’essentiel, confidentielle.   Bibliographie : Tapisserie, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessein et Tolra, 1982    
  • Sphinx jaune

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc illisible. Circa 1950.
        L’Œuvre de Lurçat est immense : c’est toutefois son rôle dans la rénovation de l’art de la tapisserie qui lui vaut d’être passé à la postérité. Dès 1917, il commence par des œuvres au canevas, puis, dans les années 20 et 30, il travaillera avec Marie Cuttoli. Sa première collaboration avec les Gobelins date de 1937, alors qu’il découvre simultanément la tenture de l’Apocalypse d’Angers qui l’incite définitivement à se consacrer à la tapisserie. Il abordera les questions techniques d’abord avec François Tabard, puis à l’occasion de son installation à Aubusson pendant la guerre, il définira son système : gros point, tons comptés, cartons dessinés numérotés. Une production gigantesque commence alors (plus de 1000 cartons), amplifiée par la volonté d‘entraîner ses amis peintres, la création de l’A.P.C.T. (Association des Peintres-Cartonniers de Tapisserie) et la collaboration avec la galerie La Demeure et Denise Majorel, puis par son rôle d’inlassable propagateur du médium à travers le Monde. Son œuvre tissée témoigne d’un art d’imagier spécifiquement décoratif, dans une iconographie symbolique très personnelle, cosmogonique (soleil, planètes, zodiaque, 4 éléments…), végétale stylisée, animale (boucs, coqs, papillons, chimères…), se détachent sur un fond sans perspective (volontairement éloigné de la peinture), et destinée, dans ses cartons les plus ambitieux, à faire partager une vision à la fois poétique (il émaille d’ailleurs parfois ces tapisseries de citations) et philosophique (les grands thèmes sont abordés dès la guerre : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité… ) et dont le point culminant sera le « Chant du Monde » ( Musée Jean Lurçat, ancien hôpital Saint-Jean, Angers) , inachevé à sa mort.   Le motif du papillon est lié au voyage en Amérique du Sud, et peuple les évocations exotiques inspirées de celui-ci. Parfois, comme pour le coq, Lurçat a réalisé des « portraits » verticaux démesurés de papillons (« Sphinx bleu », « sphinx et coq »….), dans une rupture d’échelle saisissante.     Bibliographie : Tapisseries de Jean Lurçat 1939-1957, Pierre Vorms Editeur, 1957 Cat. Expo. Lurçat, 10 ans après, Musée d’Art moderne de la ville de Paris, 1976 Cat. Expo. Les domaines de Jean Lurçat, Angers, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, 1986 Colloque Jean Lurçat et la renaissance de la tapisserie à Aubusson, Aubusson, Musée départemental de la Tapisserie, 1992 Cat. Expo. Dialogues avec Lurçat, Musées de Basse-Normandie, 1992 Cat. Expo. Jean Lurçat, Donation Simone Lurçat, Académie des Beaux-Arts, 2004 Gérard Denizeau, Jean Lurçat, Liénart, 2013 Cat. Expo. Jean Lurçat, Meister der französischen Moderne, Halle, Kunsthalle, 2016 Cat. Expo. Jean Lurçat au seul bruit du soleil, Paris, galerie des Gobelins, 2016  
  • Chevaux en Camargue

     
    Tapisserie d'Aubusson tissée par l’atelier Pinton. N°1/6. Circa 1980.
      S’il s’est parfois consacré à la grande décoration murale (en concevant des décors à l’Opéra de Paris notamment), Brayer en revanche s’est assez peu intéressé à la tapisserie : ses réalisations dans le domaine reprennent des tableaux antérieurs aux typiques sujets provençaux.
  • Reflets d'argent

     
    Tapisserie d’Aubusson tissée par l'atelier Pinton. Avec son bolduc signé de l'artiste. Circa 1960.
      Fumeron réalise ses premiers cartons (il en réalisera plus de 500) dès les années 40, en collaborant avec les ateliers Pinton, puis en recevant de nombreuses commandes de l’Etat, avant de participer à la décoration du paquebot “France”. D’abord figuratif, et influencé par Lurçat, il évolue vers l’abstraction, avant de revenir vers une figuration colorée et réaliste à partir des années 80.   Trame verticale des branchages dans lesquels évoluent des poissons, cachant un soleil rougeoyant : toute la fantaisie de Fumeron est réunie dans ce typique carton.  
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